20090607

satyri con

Untitled from David Chastel on Vimeo.



Le Satyricon de Pétrone est un texte lacunaire, qui nous arrive d’une époque dégradée, la Rome d’avant la chute. Ce dernier critique l’Asianisme en rendant l’éloqence ridicule à force de rechercher des sonorités fertiles et vaines. “L’ éloquence n’est ni fardée, ni enflée, comme le bavardage plein de vent et sans mesure qui s’installait à Athènes, venant d’Asie, un siècle avant Jésus Christ (Longin, traité “Du sublime”).

De ces trous dans la toile du texte, Fellini a su tirer le meilleur des partis : les scènes du livre, irrémédiablement déliées les unes des autres par le temps qui a passé, s’enchaînent dans le film comme autant de tableaux, autant d’occasions de créer du rêve à partir de la discontinuité : rêve d’une époque révolue, inconnue, indécente ; rêve d’un grand film pictural.
Pas un film d’intellectuel donc, mais un appel aux sens, et une fuite en avant qui se structure non en ligne droite, mais comme en cercles, autour du vide laissé par le désir jamais assouvi de ses protagonistes. Fellini donne un corps à ce désir, tantôt exultant, tantôt châtré, onirique, anonyme ; on s’y engouffre, on a le vertige, c’est beau, c'est du De Chirico, et c'est de l'exacerbation de rites paiens baby.
En voici les dix premières minutes…